mercredi 30 octobre 2013

LES VAGUES À L'ÂME DE VIRGINIA


"Ce que je cherche à obtenir, c'est un effet de rapidité, de chaleur, de fondu, ce flot de phrases coulant l'une dans l'autre, comme de la lave"


"Et pourtant dit Neville ces eaux retentissantes au-dessus desquelles nous bâtissons nos plates-formes fragiles sont moins inconsistantes encore que les cris sauvages, inconséquents et faibles qui nous échappent quand nous tentons de parler, quand nous raisonnons, quand nous prononçons ces mensonges : "Je suis ceci... je suis cela". Le langage ment."


 "Où est la solution dans toute cette continuité ? Où est la fente par où l'on peut apercevoir l'universel désastre ?"

"Mais que valent mes histoires ? ce sont des petits jouets que je façonne, des bulles de savon que je souffle, des anneaux de fumée qui s'enlacent."

"Rien n'a jamais été dit qui convienne à notre douleur."


 "Moi, qui par dessus tout désire être embrassé avec amour, je me sens étranger, exclu. Moi qui souhaite que les vagues de la vie ordinaire se referment au-dessus de moi pour me protéger, je découvre du coin de l'oeil de distants horizons."


" C'est une sensation étrange que de se pousser à travers la foule quand on voit la vie à travers des yeux brûlés de larmes."

"Car les expériences de la vie sont incommunicables et c'est ce qui cause toute la solitude, toute la tristesse humaine. En moi une place centrale reste vide."


"Il existe des creux tièdes au sein de ce monde agité, des grottes silencieuses où l'on peut s'abriter sous l'aile de la Beauté, loin des vérités que je désire atteindre."


"Je vais donner. je vais enrichir quelqu'un ; je vais rendre au monde ce présent de beauté. je vais tresser mes fleurs en une guirlande unique, et m'avancer, la main tendue, pour les offrir... Oh ! à qui ?"


"Toute ma vie je resterai cramponnée à la frange des mots"
"Je vais lire, puis regarder autour de moi, puis lire à nouveau, puis regarder encore."


"Seule, je tombe souvent dans le néant. Je dois poser le pied prudemment sur le rebord du monde, de peur de tomber dans le néant. Je suis forcée de me cogner la tête contre une porte bien dure, pour me contraindre à rentrer dans mon propre corps."


"Enfants nos vies ont été pareilles à des gongs sur lesquels on frappait : des récriminations, des vanteries ; des cris de désespoir, des chocs sur la nuque dans des jardins."


"Parmi les affres et les catastrophes de la vie, il faut compter ce fait : le fait que les amis sont incapables de finir les histoires qu'ils racontent."


Extraits de "LES VAGUES" de Virginia Woolf, traduction de Marguerite Yourcenar

Photographies de JULIA MARGARET CAMERON ( 1815- 1879)

mercredi 23 octobre 2013

19 PRINTEMPS










                                        PHOTOGRAPHIES : SEBASTIEN PAUL LUCIEN

mardi 15 octobre 2013

TONI CATANY












Photographe espagnol ( Palma de Mallorca) TONI CATANY vient de disparaître et nous laisse un héritage de rêves fixés en noir et blanc et couleurs intenses.
Pour plus de renseignements voir le bel article de  BAJO EL SIGNO DE LIBRA

jeudi 10 octobre 2013

PIAF ET COCTEAU



Un hommage en images et en musique à la disparition il y a 50 ans de ces deux astres de la vie passionnée et poétique, Edith Piaf et Jean Cocteau. Amis éternels qui moururent à quelques heures d'intervalle, ils firent briller haut leur étoile et leur lumière même morte conserve cette pureté et cette intensité qui nous éclairera pendant encore longtemps. 
Voici une vidéo sur une chanson dont je signe les paroles et qu' EDITH a mise en musique et interprétée avec toute la grâce qui la caractérise.




PALAIS-ROYAL / Chanson pour Jean
( Paroles : Sébastien Paul Lucien
  Musique et chant : Edith de Camargo )
Extrait du CD SING SONG / 2013










lundi 7 octobre 2013

ELOGE DE LA VOLUPTÉ


De l'autre côté du Rio de la Plata, en Uruguay, Colonia del Sacramento.
Village pittoresque d'origine portugaise et hispanique.
Au printemps, les premières couleurs y explosent, le soleil y essaye ses premiers mauvais coups.
J'y ai vécu une de mes plus belles romances et j'y reviens comme en pèlerinage presque chaque année.
Loin de la saudade mélancolique des dernières fois, j'ai ressenti des pulsations nouvelles.
L'excitation des couleurs criardes, les premiers bains de chaleur du printemps austral, la vibrante calle de los suspiros ( récemment revivifiée par une jeune âme de passage) m'ont pour une journée fait croire à des voluptés nouvelles. Ce n'est pas un hasard non plus si dans le délicieux jardin du restaurant parfaitement nommé "Lentas maravillas" je lis  "Les vagues" de la si lyrique Virginia Woolf, en écoutant "Velha infancia" dos Tribalistas se mêlant au chant des étournaux et des mouettes... 
Au retour dans le ferry je tombe sur cette phrase de La Fontaine extraite des Amours de Psyché :

"Volupté, Volupté qui fut jadis maîtresse 
Du plus bel esprit de la Grèce
Ne me dédaigne pas, vient-en loger chez moi
Tu n'y seras pas sans emploi
J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique
La ville, la campagne, enfin tout; il n'est rien
Qui ne me soit souverain bien
Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique."













PHOTOGRAPHIES : SÉBASTIEN PAUL LUCIEN ( TDR)