lundi 26 juillet 2010

JUDITH EST GRISELIDIS



Deux prénoms mythiques et magnifiques qui s'unissent dans la pièce "Les combats d'une reine" présentée au Théâtre des Halles du festival d'Avignon 2010. Judith Magre la grande comédienne qui a traversé toute l'histoire du théâtre et du cinéma français incarne Griselidis Réal, écrivaine remarquable, peintre et prostituée suisse dans ses derniers jours de lutte et de bonheur.
Griselidis considérait son métier comme une forme de service social et humanitaire et elle s'est battue pour la reconnaissance des droits des femmes publiques avec une vraie conviction militante et une grandeur d'âme semblable à celle qu'on peut souvent trouver chez les femmes de petite vertu.
Je la connaissais à travers la chanson de Guidoni et Pierre Philippe, " Les carnets de Griselidis" extraite de l'album "Putains" si sombre et vénéneux. Grâce au charme de Judith Magre, la femme artiste et la moraliste hors-norme qu'était Griselidis, s'impose sur scène dans son combat contre le cancer et ses dernières passes avec l'érotisme et la mort.

VERS LE SUD, ICI-BAS...




ICI-BAS

"Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts;
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours...

Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours;
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours...

Ici-bas tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours;
Je rêve aux couples qui demeurent
Toujours..."


René-François SULLY PRUDHOMME

dimanche 18 juillet 2010

LE VERT SOLITAIRE




LA SOLITUDE EST VERTE



Chasseresse ou dévote ou porteuse de dons
La solitude est verte en des landes hantées,
Comme chansons du vent aux provinces chantées
Comme le souvenir lié à l’abandon.
La solitude est verte.


Verte comme verveine au parfum jardinier
Comme mousse crépue au bord de la fontaine
Et comme le poisson messager des sirènes,
Verte comme la science au front de l’écolier.
La solitude est verte.

Verte comme la pomme en sa simplicité,
Comme la grenouille, cœur glacé des vacances,
Verte comme tes yeux de désobéissance,
Verte comme l’exil où l’amour m’a jeté.

La solitude est verte.


LOUISE DE VILMORIN

BLANCHE ET STANLEY



Blanche DuBois :" I don't want realism. I want magic! Yes, yes, magic. I try to give that to people. I do misrepresent things. I don't tell truths. I tell what ought to be truth. " TW



"Je voudrais tant être ce que j'étais quand je voulais être celui que je suis devenu !"
Marlon Brando






"Je sais bien, moi, que semblable à tant d'êtres trop beaux, trop doués, trop comblés, elle est morte de désenchantement. Elle est morte de fatigue pour un amour qu'elle ne pouvait reconquérir, pour des enfaNts qu'elle ne pouvait avoir...Elle est morte de tristesse"

JP Aumont à propos de Vivien Leigh


samedi 17 juillet 2010

NOTRE DAME DE L'ACCORDEON


"LA MADONE DES DANCINGS" c'est une pièce très réussie sur la vie de la grande YVETTE HORNER au théâtre des Halles en Avignon.
J'ai d'abord une fascination et tendresse infinies pour l'accordéon, instrument magique qui peut passer de la subtilité intimiste à la belle grosse ambiance populaire d'un seul coup de sa soufflerie de cuir.
Yvette Horner appartient à mon imaginaire enfantin et familial, à celui de la France populaire de la seconde moitié du XXème siècle, France qu'elle a sillonnée dans ses pèlerinages du Tour de France, France qu'elle a fait danser dans le circuit sacré des bals populaires, France qu'elle a su émouvoir ou faire rire en véritable icône d'une francitude pleinement assumée.
Nostalgique ou kitsch, Yvette est une idole auréolée par l'éclat d'une indéfrisable sincérité artistique et d'une rutilante et flamboyante dignité musicale!
Car Yvette est une grande virtuose, un génie musical, une pianiste émérite, une visiteuse de genres aussi variés que la musique érudite, la country, le jazz, la comédie musicale ou le rap!
On peut s'en rendre compte dans ce duo avec Boy Georges où elle revisite magistralement "Summertime":
http://www.dailymotion.com/video/x4yvn2_yvette-horner-et-boy-georges_music?start=3#from=embed


Reine de France, mystique du musette... Yvette Horner incarne la quintessence d'un folklore urbain qui mériterait autant de respect et de soin que celui qu'on voue encore par endroit aux tangos y milongas. Mais la France attend que ses étoiles soient éteintes pour les adorer sans s'y brûler.
Je prédis au musette d'Horner une résurrection prochaine, sitôt que la Madone aura accompli son assomption au ciel des dancings.

lundi 5 juillet 2010

OPUS NIGRUM


"Vous autres poètes avez fait de l'amour une immense imposture: ce qui nous échoit semble toujours moins beau que ces rimes accolées comme deux bouches l'une sur l'autre. Et pourtant quel autre nom donner à cette flamme ressucitant comme le Phénix de sa propre brûlure, à ce besoin de retrouver le soir le visage et le corps qu'on a quittés le matin? Car certains corps sont refraîchissants comme l'eau, et il serait bon de se demander pourquoi les plus ardents sont ceux qui rafraîchissent le plus."

La conversation à Innsbruck
L'OEUVRE AU NOIR
Marguerite Yourcenar