lundi 11 janvier 2010

ADORA MAAR



Ces deux dernières semaines je croise le fantôme de Dora Maar peintre et photographe rendue célèbre par sa longue relation amoureuse et artistique avec Picasso. Tout d'abord dans le village de Ménerbes où je découvre sa maison, offerte par le peintre, où elle vécut longtemps , reconvertie aujourd'hui en petit musée.

photo par Dora Maar

Puis me voilà chez une amie à Valencia qui possède dans sa bibliothèque quelques livres en français dont "Dora Maar, la passion selon Picasso" biographie à la première personne écrite par Nicole Avril. Cette lecture me renseigne en détails sur le parcours de cette femme libre, éduquée en Argentine par un père architecte d'origine croate, et qui deviendra elle-même dans les années 20 étudiante en photographie.

photo de Dora par Man Ray

A Paris elle devient une figure de la bohème surréaliste, modèle de Man Ray et de Brassaï, égérie des années folles de Montparnasse où elle devient l'amie d'Eluard et de sa femme Nush ainsi qu'une militante d'extrême-gauche aux côtés de son amant Georges Bataille.

photo de Nush Eluard par Dora


photo de Dora par Man Ray

Puis la rencontre avec Picasso scelle son destin et fait d'elle plus une maîtresse qu'une artiste, même si le peintre génial l'incite à se remettre aux pinceaux, sans grand succès. La femme qui aime a effacé en elle l'artiste.
J'apprends dans ce même ouvrage d'Avril que Dora Maar a accompagné la réalisation de Guernica de Picasso dont elle a photographié les étapes dans une série de photos qui enrichissent la compréhension de cette oeuvre majeure. Or au moment où je lis ce chapitre je suis à Madrid, et la pluie me conduit à me réfugier au museo Reina Sofia, où je peux contempler Guernica et les photos de Dora Maar!

Je découvre aussi les Mujeres que lloran de Picasso et d'autres portraits de femmes inspirés par Dora, sans oublier la très belle série des Minotaures érotiques qui illustre à sa manière la relation passionnelle et cruelle du maître et de sa muse malmenée.



Sa séparation d'avec le peintre la plongera dans une grave crise existentielle, qui la conduira même à être internée à l'asile de Saint-Anne pendant de longs mois. Finalement Dora trouvera la paix en Provence dans une foi fervente et une solitude peuplée de souvenirs. Elle se remettra à la peinture, loin de l'influence de l'écrasant Picasso qui détruisait tout ce qu'il aimait.


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