mercredi 30 septembre 2009

JE ME SOUVIENS DE....



HAMMAMS d'Istambul,vapeur, marbre et chaleur, parfum de musc et de savon, cascades d'eau coulant des robinets dorés.



Dans le froid persistant de ce printemps austral, du fond d'un labyrinthe d'asphalte, je rêve d'Orient et d'oubli facile...

dimanche 27 septembre 2009

LES 8 SAISONS



Le mariage de Vivaldo et Piazolla, 4X2 saisons, du baroque au tango passionnel par les ballets du San Martin de Buenos-Aires. Rien à rajouter...

WHO'S THAT FILLE?



Connaissant mes goûts pour les égéries glorieuses ou obscures, une amie de Londres me signale l'existence d'une certaine Anne Pigalle, chanteuse et actrice française vivant entre le Royaume-Uni et les USA. Apparue dans les années 80 puis disparue comme beaucoup, elle incarnait une femme fatale new-wawe chantant des mélodies d'amour sombre. Sur Youtube on la voit chantant un tango en français pour un publcité pour un parfum de Lagerfeld au Japon! (qui dit mieux?)
D'après son site perso, elle fait un revival mais où? Quelle âme culte pourrait m'informer?

samedi 26 septembre 2009

DOS ARGENTINOS


Deux artistes argentins cette semaine ont retenu mon attention!

Le premier est un acteur de renom à la belle trajectoire cinématographique et théâtrale, Dario Grandinetti. On le connaît en Europe pour sa participation au film " Hable con ella" de Pedro Almodovar. Actuellement il joue sur Corrientes une pièce à succès, psychodrame entre amis de la quarantaine, intitulé "Baraka". Il y est fascinant de justesse et de charisme. Esthète sacrifié au milieu de politiciens et autres fous ou ambitieux, il incarne un héros modeste et intègre qui finit évidemment mal. J'aime ce genre de personnages.



Quant au second, il est chanteur et se nomme Daniel Melingo, ex- leader de rock national (beurk) mais heureusement reconverti dans un tango post-moderne qui lui vaut surtout les honneurs de Paris ou d'autres villes européennes où il vit la plupart du temps. Reconnaissable à sa voix de basse, caverneuse et rocailleuse, il s'est créé un personnage insolite, entre dandy y mendigo.



Accompagné d'une petit orchestre de haut niveau, il revisite de vieux tangos, en propose de nouveaux pleins d'ironie sur des mélodies qui rappellent Paolo Conte ou Tom Waits. Il est surtout un musicien polyvalent très surprenant ( guitare, luth, clarinette, djembé, etc..) ce qui apporte à son récital une variété que le registre limité de sa voix lui interdit par ailleurs. Porté par un public qui le chérit et le charrie, il offre un show avec de belles séquences sonores, tangueras, orientales, post-punk ou néo-folk qui coïncident bien avec sa personnalité iconoclaste et décalée.

vendredi 25 septembre 2009

APARECIDA



" Que pouvait-elle désirer? La fortune, la haute naissance, l'esprit, la beauté, à ce qu'on disait et à ce qu'elle croyait, tout avait été accumulé sur elle par les mains du hasard..."
STENDHAL Le Rouge et le noir

JEAN DESBORDES, UN EROS CONFIDENTIEL



"Héros confidentiel" dit de lui Claude Arnaud, le remarquable biographe de Cocteau, pour avoir eté torturé et fusillé par la Gestapo en 1944. Mais le nom de Jean Desbordes évoque surtout celui d'un écrivain fulgurant, précocement tombé dans l'écriture, la Résistance et l'oubli. La réédition aux Cahiers Rouges de son oeuvre phare "J'adore" est pour moi l'occasion de le lire enfin.



On sait qu'il grandit dans le cadre bucolique de la forêt de Fontainebleau et que les attraits de la nature l'inspireront jusqu'à faire de lui un "sauvage à l'état mystique" pour renverser la formule de Claudel sur Rimbaud. De lui, on se souvient aussi qu'il prêta son visage au jeune homme inquiètant du film "surréaliste" de Cocteau, "Le sang d'un Poète", titre qui dans le cas de Desbordes prend une vraie dimension visionnaire et tragique.



"J'adore", titre, cri, prière, célébration...Cet ensemble de textes écrits à 20 ans sous la tutelle de son parrain et amant Jean Cocteau, mal remis de la mort de Radiguet, constitue un ensemble disparate mais séduisant. Entre les "Nourritures terrestres" de Gide pour la ferveur,le panthéisme radieux et l'écriture érotique et virile d'un Genet ayant pris la clef des champs, voici ce recueil au registre parfois naïf, souvent lyrique, toujours sincère.

EXTRAIT:

"J'attends les autres.
Ils diront: "Qu'avez-vous? Vous avez de la peine? Je vous aime, soyez tranquille...Vous êtes content?" Ils ne montreront pas qu'ils sont bons, mais ils montreront de l'amour. [...] Magnifiques et silencieux, ils viendront combler les vides, agrandir les coeurs, hausser la vie sans savoir ce qu'ils font, ce qu'ils aiment; et puis ils iront se faire les lignes de la main. Ils diront: " je vais essayer de tout comprendre. jJe voudrais tant vous obliger! Avec tellement d'amour, je pense bien en donner un peu..." Ce seront les plus beaux garçons de la terre
."

mercredi 23 septembre 2009

JE ME SOUVIENS DE...

"UN BEAU TENEBREUX" Roman de Julien Gracq (1945) lu à Rio de Janeiro en 2004



Je me souviens d'Allan dont tous s'éprennent et qui n'aime que la mort
Je me souviens de l'Hôtel des Vagues et de l'arrière saison
Je me souviens de la lande bretonne come un désert en automne
Je me souviens de Dolores qui souffre
Je me souviens de ce titre qui fait aimer le livre avant de l'avoir lu

"Que j'aimerais ... qu'on serve les fatalités de sa nature avec intelligence: il n'y a pas d'autre génie." Julien Gracq

"On ne sort pas indemne d’un livre de M. Julien Gracq. Ah! non. La lecture de ces deux cent vingt pages vous éprouve, vous épuise, alors même que vous avez pris une sage façon de le lire : par étapes, par doses. Non seulement vous n’en sortez pas indemne, mais vous n’en sortez pas du tout. Il est difficile de prétendre qu’on a lu cet ouvrage. Voici la plus bouleversante sensation (et le plus grand plaisir, la plus sûre justification d’une lecture) qu’on puisse éprouver : non pas qu’on ait lu mais qu’on soit lu, et non pas qu’on lise un livre, mais qu’il vous lise. C’est ce que je n’ai cessé d’ éprouver à la lecture du Beau ténébreux, et je ne cèderais pas à l’avouer si je doutais que d’autres y puissent trouver un même sort. " Max-Pol Fouchet, Les lettres françaises,

mardi 22 septembre 2009

PHOTO REPLAY/ EGON SCHIELE








FRAGMENTS PROUSTIENS (3)



"Chez le solitaire, la claustration même absolue et durant jusqu'à la fin de sa vie a souvent pour principe un amour déréglé de la foule qui l'emporte tellement sur tout autre sentiment que, ne pouvant obtenir quand il sort, l'admiration de la concierge, des passants, du cocher arrêté, il préfère n'être jamais vu d'eux, et pour cela renoncer à toute activité qui rendrait nécessaire de sortir."

A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS

dimanche 20 septembre 2009

TOUCHED BY AN ANGEL











TANGOS DE LOS MAESTROS


Je voulais voir Aznavour de passage pour d'interminables adieux à Buenos-Aires mais c'était sold out! L'ayant déjà vu il y a plus de vingt ans, au mieux de sa forme... ma déception fut vite dissipée. Quelques heures avant, dans le hall du théâtre San Martin , Alberto Podesta, un véteran de l'âge du grand Charles, donnait un récital ouvert. Ce chanteur appartient à l'époque d'or du tango. Il chantait à 15 ans avec l'orchestre de Miguel Calo, puis celui de Di Sarli. Rendu célèbre par ses interprétations de quelques-uns de mes tangos préférés comme "Percal","Garua","Nada", il est aussi l'auteur de "El bazar de los juguetes" dont le réalisme lyrique rappelle les grandes chansons poignantes d'Aznavour.
Après avoir assisté au "Cafe de los maestros" au théâtre Colon, (sorte de buena Vista tango club dont déjà trois ans après la moitié des membres ont disparu), ce fut un grand honneur et une émotion de voir el maestro Podesta recevoir les acclamations d'un public de fidèles l'écoutant avec ferveur et nostalgie.

FRAGMENTS PROUSTIENS (2)



"Je me suis mieux rendu compte depuis qu'en étant amoureux d'une femme nous projetons simplement en elle un état de notre âme; et que par conséquent l'important n'est pas la valeur de la femme mais la profondeur de l'état; et que les émotions qu'une jeune fille médiocre nous donne peuvent nous permettre de faire monter à notre conscience des parties plus intimes de nous-mêmes, plus personelles, plus lointaines, plus essentielles, que ne ferait le plaisir que nous donne la conversation d'un homme supérieur ou même la contemplation admirative de ses oeuvres"

A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS

samedi 19 septembre 2009

LA CUREE SELON VADIM



De ce roman de Zola, La curée, Vadim tira une adaptation très sixties, illuminée par la présence de sa femme, Jane Fonda. Celle-ci est une Phèdre moderne et très americano-parisienne mariée au riche et cynique Saccard ( Piccoli toujours parfait en mari pervers et cocu!) qui s'éprend éperdument du fils de celui-ci, un jeune étudiant en Langues Orientales, frivole et trop gâté.
On trouve dans ce film assez moyen et traînant en longueur, des séquences absolument splendides comme celle de la première rencontre érotique entre les jeunes héros : leur union quasi-incestueuse se reflète dans un panneau métalique qui anamorphose leurs corps selon une magie spéculaire bouleversante d'expressionisme.



Par ailleurs l'unique intérêt du film, mis à part des décors psychédéliques et modern-rococo d'un mauvais goût nouveau riche, c'est la performance toute en émotion de la mélancolique Jane Fonda, incarnant une Renée incendiée par une passion pour laquelle elle sacrifiera tout, et qui ne la conduira à rien d'autre qu'à être cette jolie proie que l'on chasse et expulse cruellement.









vendredi 18 septembre 2009

VIOLENCE ET PASSION


"Ce que je cherche à dire c'est que si un homme âgé essaie de se rapprocher de jeunes gens comme s'ils étaient ses enfants, cela ne peut pas fonctionner parce qu'ils ne se comprendront jamais. A un moment donné Lietta, l'adolescente, demande au professeur ''Mais que faisiez-vous quand vous étiez jeune? Ce que nous faisons, nous, maintenant ?'' et il répond ''Surtout pas! j'ai étudié, j'ai voyagé, je me suis marié, et mon mariage a été un échec. Soudain, j'ai ouvert les yeux et je me suis trouvé au milieu d'un monde dont je n'arrive même pas à comprendre la signification''.

En fait, il souffre de sa solitude et il comprend qu'il s'est trompé. Il s'est refermé sur lui-même parce qu'il a peur de voir les problèmes des autres devenir les siens et finir par le submerger. Il préfère s'occuper des leurres qu'ont laissées les hommes plutôt que des hommes eux-mêmes."

VISCONTI Entretiens

LA MANGANO











jeudi 17 septembre 2009

LE SANG DES ETOILES



LES BALLETS BIARRITZ au théâtre Coliseo de Buenos-Aires.
Magnifique travail autour du mythe de la grande Ourse, de la valse des corps et des planètes, de la solitude de l'ours à la dérive sur des fragments de banquise ou d'univers. Hommes, ours, polaires, grands et solitaires, tous menacés et virevoltants contre la pesanteur.