lundi 11 mai 2009

LE PASSE DEFINI A FLORIANOPOLIS



Je relis Le passé défini, l'excellent journal que tint Cocteau en 1951-1952, sur une plage de Florianopolis, et j'en livre ici quelques passages avant que les vagues n'effacent la trace des phrases écrites sur le livre de sable.
"Je ne crois pas à cette terre. Mais je crois aux sentiments qu'on y éprouve et aux passe-temps qu'on s'y forge."





"Mes limites.
Il y a un point aigü que je ne peux pas obtenir, une note haute que je ne peux pas donner. Il faut se résoudre à admettre ses lmites. c'est sans doute la raison profonde qui me fait changer mes moyens d'expression. Un espoir de donner cette note ailleurs. Mais la limite reste partout la même."



"La seule force d'une "vérité humaine" est d'être continue."
"Plus je suis convaincu de l'à quoi bon et du ridicule de la terre, plus je m'efforce de travailler comme si je croyais qu'une oeuvre est capitale et comme si je prenais la terre au sérieux."




"Je meurs lentement et à toute vitesse. Je méprise cette terre et j'y entasse des actes et des objets. Je tremble pour ceux que j'aime. Ma propre mort m'est indifférente, sauf en ce qui la leur fait craindre. En dormant debout, je lutte. Je m'acharne avec paresse. Je suis le lieu de contradictions incompréhensibles. Mon intelligence me fait peur."
"Le particulier vaincra toujours le général (à la longue)."



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