mardi 7 octobre 2008

GATTOPARDO

En ce moment je suis cerné par les tigres, borgésiens ou lampedusiens!La lecture de "Le guépard" de Lampedusa a été le choc romanesque de la saison. Voilà l'unique roman d'un aristocrate épris de littérature qui attend ses dernières années pour écrire son oeuvre et meurt sans l'avoir vu publiée, mais avec l'apaisement de l'artiste qui a accouché de son morceau d'éternité. Le roman ressemble à un des ces grands palais siciliens où l'action se situe, immense, baroque, décadent, pompeux, grave malgré la frénésie sensuelle qui le parcourt. Mysticisme, désenchantement de l'histoire, choc des classes sociales et des corps embrasés... L'écriture y est sauvagement libérée dans tous ses excés de lyrisme flamboyant, d'ironie cruelle, de quête de lucidité finale. Le film de Visconti visionné aprés la lecture semble presque pâle, empesé et trop révérent, à côté de la fulgurances de certaines pages de Lampedusa, comme celle de la visite des pièces inconnues du château par Tancredi et Angelica (Delon et Cardinale dans l'adaptation cinématographique) ou de la mort du vieux félin Salina. Bon je suis sévère et injuste, la seule vision de l' image ci-dessus suffit à élever le film à la hauteur du roman!

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